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Et les rencontres continuent…

Le lendemain de notre rencontre avec Manuel, la finale de la coupe du monde avait lieu.
Décalage horaire oblige, nous avions pris notre petit déjeuner et nous étions prêts à assister à l’évènement. Des compatriotes étaient présents, mais bizarrement, nous avions envie de le vivre dans notre coin.
Vous connaissez la conclusion du match. Résultat : téquila !
A ce moment-là, nous ne nous sommes pas joints aux français, mais nous avons dégainé nos téléphones et envoyé des tas de messages aux amis, ceux avec qui nous avions réellement envie de partager l’instant. Je pensais à Gus avec qui j’avais vécu la même euphorie 20 ans avant, ainsi qu’à tous les potes avec qui j’aurais aimé trinquer.
Alors que d’autres français étaient là, notre cœur était à plus de 9000 kilomètres. Nous avions la nostalgie du pays, des amis, mais pas des français en réalité !

Serions-nous amis en France ?

C’est la question que nous nous posons souvent avec Margot lorsqu’on croise des compatriotes. Ce n’est pas parce qu’on est loin de chez soi, que l’on doit forcément se parler lorsqu’on vient du même pays.
Certains n’hésitent pas à engager la conversation, pour finalement se rendre compte au bout de quelques minutes que l’on n’a rien en commun. On les surnomme entre nous « les gratte-amitié » ! On dirait qu’ils sont en attente de quelque chose. Personnellement, ce type de comportement me pousse plus à me fermer, voire à devenir un tantinet désagréable. Margot est plus clémente que moi, c’est dans sa nature. Mais il n’en reste pas moins que le résultat est le même : si tu n’as rien à te dire, autant continuer ta route.
C’est probablement pour cette raison que Margot et moi sommes plus distants, plus sur la réserve que d’autres français voyageurs. Ce n’est pas pour autant qu’on les évite, mais on va dire qu’on ne les recherche pas…

Les exceptions existent

Toujours à Palenque, dans un second hôtel, nous avons rencontré Mélanie. Elle est en Amérique latine pour étudier la culture de l’huile de palme. Vaste sujet, oh combien controverse !
Elle nous éclaire sur la réalité de ce type de culture et nous échangeons un bon moment. Nous lui parlons de notre boulot, du web, de ses arcanes… Bref, un vrai échange ! On a passé une super soirée en sa compagnie, tout en buvant de la bière artisanale mexicaine et en mangeant du guacamole (cliché mais tellement bon !).
Nous nous sommes quittés en nous échangeant nos contacts, et qui sait, peut-être aura-t-on le plaisir de remettre ça en France. C’était vraiment une super rencontre.

La grosse surprise !

L’heure était venue pour nous de quitter Palenque. Nous allions embarquer pour 8 heures de bus en direction de San Cristobal de las Casas. Une semaine mêlant visites et travail nous attendait là-bas.
Tandis que nous attendions dans le hall de la gare routière pour embarquer, une famille de français a débarqué. Un couple et leurs trois enfants. Ils se sont assis face à nous. Comme à mon habitude, je n’ai rien dit, à part peut-être un « Hola » de politesse, rien en tous cas qui pouvait trahir ma nationalité.
C’était compter sans le sens de l’observation de la mère de famille… Nos sacs « Décathlon » ! Elle nous lança alors un « bonjour » qui ne laissait aucun doute quant au fait qu’elle nous avait démasqués !
Le sourire de Margot a ensuite pris le relais. Nous avons donc commencé à discuter. Comme à mon habitude, j’étais sur la réserve, mais force était de reconnaître que le courant passait bien. Nous nous sommes présentés mutuellement.
Il faut savoir qu’en général, les gens nous disent « votre projet est génial, j’adorerai voyager si longtemps ».
Là, c’est nous qui avons dit WAHOU !!!

Les Queva

 

Bastien : 8 ans, Alice : 10 ans, Angèle : 13 ans, et leurs parents Stéphanie et Sylvain se sont embarqués dans un tour du monde d’un an !
Ne vous imaginez pas une famille de hippies branchés macro bio. Bien au contraire ! Stéphanie était cadre d’une société internationale, quant à Sylvain, il était conseiller en placements financiers dans un groupe bancaire. Ils ont vendu leur maison en banlieue parisienne et ont décidé de prendre un billet d’avion pour voguer à la découverte du monde.
Les enfants travaillent tous les matins sous l’œil attentif de leurs parents, et le reste de la journée est dédié aux visites et découvertes en tous genres.
Nous avons passé quasiment les 8 heures de trajet à discuter. Nous nous sommes retrouvés sur tellement de sujets que c’en était déconcertant ! Tout y est passé : la société, la vie, le travail, l’argent, l’écologie, la découverte de l’autre et de soi… Bref, un échange aussi inattendu que riche et intense.
Etant donné que nous allions dans le même petit village, nous allions pouvoir continuer cet échange. C’est d’ailleurs ce que nous avons fait. Nous nous sommes retrouvés à plusieurs reprises, avec à chaque fois le même plaisir partagé.

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La naissance d’une Vraie amitié

Depuis cette rencontre, nous nous sommes séparés, puis retrouvés au Guatemala. Nous avons là encore partagé d’incroyables moments. Nous avons même pu souhaiter son anniversaire à Stéphanie au sommet d’un volcan !
Cette famille est la preuve vivante qu’avoir des enfants n’est pas une excuse pour ne pas voyager. Au contraire, ils font un cadeau incroyable à ces têtes blondes. Ces gosses sont curieux de tout, entreprenants, prévenants, et découvrent tous les jours qu’il existe une autre condition que celle qu’ils ont connue jusqu’alors. Ils sont confrontés à la beauté de la nature, à la différence qui peut exister entre les êtres sans pour autant la considérer comme une barrière, parfois à la misère qui leur fait de la peine… Bref, ils grandissent vitesse grand V, le tout, en ayant conscience que leur monde ne s’arrête pas à leur petit confort.
J’ai beaucoup de points communs avec Stéphanie, de vrais atomes crochus avec Sylvain que j’ai l’impression de connaître depuis toujours. En clair, notre famille vient de s’agrandir ! Nous avons même projeté de nous retrouver au Chili.

La conclusion de cet article, c’est qu’on ne peut jurer de rien. C’est incroyable ce que l’inattendu peut parfois mettre sur notre chemin. Il est fou de se sentir si proche de gens que nous ne connaissions pas il y a à peine 2 mois.
C’est la magie du voyage, et plus largement de la vie. Le voyage nous met dans un état particulier de perte de repères. C’est à mon avis dans ces moments-là que l’on est le plus soi-même. On oublie l’apparat. La relation est moins formelle et beaucoup plus décomplexée. C’est probablement une des raisons pour lesquelles cette amitié si particulière est devenue si intense, si rapidement.
Si vous souhaitez découvrir les folles aventures de cette petite famille, jetez un œil à leur blog. Vous verrez, chacun y met un peu du sien.
A bientôt pour la suite…