La découverte de Mexico
Je fais l’impasse sur Oaxaca. Nous n’avons que très peu profité de cette ville, dans la mesure où nous étions malades. Eh oui, cela fait partie des affres du voyage !
Mis à part une ou deux excursions dans le centre, le reste du temps, nous l’avons passé à travailler. La destination suivante est donc Mexico.
Une population de plus de 8 millions d’habitants, une agglomération regroupant plus de 20 millions d’occupants, 2200 mètres d’altitude, un taux de criminalité battant tous les records… Bref, Mexico City est la ville de tous les superlatifs.
Nous étions un peu angoissés à l’idée de nous lancer à sa découverte. Dans une capitale d’une telle taille et recevant souvent l’appellation de « ville la plus dangereuse du monde », personne n’est à l’abri de commettre un faux pas et de se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment !
Premier contact
L’arrivée en bus nous a permis de nous faire une idée du panorama. Des quartiers plutôt glauques, des parcs à l’abandon, des indigents allongés au beau milieu de la rue… Bref, rien de rassurant !
Une fois l’hôtel rejoint, nous nous rendons compte que nous ne sommes pas si mal lotis. Le quartier n’a rien d’un coupe-gorge, même si l’ambiance n’est pas des plus gaies. L’hôtel en lui-même est plutôt drôle. On dirait que le temps s’y est arrêté en 1970. Attention, je ne parle pas de l’état, mais bien de la décoration. Il est d’un kitsch rarissime, mais somme toute relativement confortable et tranquille.
Tranquille, tout est relatif : au Mexique, les couples n’habitent ensemble qu’une fois qu’ils sont mariés. Ils ont beau être légitimes, il n’en reste pas moins que chacun des tourtereaux habite chez ses parents en attendant la noce. Les hôtels leur servent donc à profiter d’un peu d’intimité… Ils viennent donc consommer leur « intimité », parfois seulement quelques heures, puis repartent chacun de leur côté. Cela a donné lieu à quelques moments cocasses !
L’hôtel possédant une cour intérieure, il est évident que l’ensemble des occupants est vite au spectacle (auditif) lorsque quelque chose se passes ! On a d’abord cru à un hôtel de passe, mais un mexicain nous a expliqué qu’il n’en était rien. En clair, les gémissements n’étaient pas rares, loin de là !
Mis à part ce petit détail, rien d’inconfortable ni de gênant.
La découverte du cœur historique
Il faut avouer que la première balade au centre-ville fut une vraie surprise ! Rien à voir avec les lieux dégradés et à l’abandon que nous avions pu apercevoir à notre arrivée. Au contraire, cette partie de la ville a quelque chose de grandiose. Le musée des Beaux-Arts en est le parfait exemple. La façade a quelque chose des bâtiments que l’on peut retrouver en Autriche ou en Allemagne. Le style est certes chargé, mais la construction en impose !
Nous l’avons visité et profité des œuvres de Diego Rivera, le mari de Frida Kahlo.
Des « murales » absolument grandioses font l’apologie du communisme tout en critiquant le modernisme et la technologie naissante. Des œuvres magistrales, notamment une d’entre elles que l’on peut d’ailleurs apercevoir dans le film Frida. Un vrai régal !
Nous nous sommes ensuite laissés porter. Les grandes rues piétonnes, les rabatteurs, les vendeurs à la criée… Un spectacle vivant en continu.
Le musée d’art populaire a également été une bonne surprise. Nous ne savions pas à quoi nous attendre, mais chaque pièce présentée valait la peine de s’y attarder. Là encore, une très belle découverte.
Jusque-là, rien de fou me direz-vous, rien d’effrayant… Eh bien non, rien d’effrayant. En revanche, le rythme et le bruit sont indescriptibles ! Imaginez-vous dans une manif de la CGT contre la suppression de la fête du travail (!), ajoutez-y tous les vendeurs à la criée du port de Marseille, autant de klaxons que pour la victoire de la France durant la coupe du monde, plus un concert de Reggaeton en fond, et là, vous pouvez vous faire une petite idée de l’ambiance ! C’est incroyablement assourdissant et épuisant ! Y vivre au quotidien doit être ultra stressant !
Les taxis
A tous les gens en manque de sensations fortes, prenez un taxi à Mexico ! Le trafic est tellement dense et incontrôlé, que chaque trajet est une aventure. Se déplacer en taxi sans avoir l’impression d’y laisser sa vie à un moment ou à un autre finit par devenir étonnant !
Changement de file inexpliqué, demi-tour en plein milieu d’une avenue bondée, état du véhicule plus qu’improbable, vitesse démesurée, dépassement sans visibilité sont quotidiens et habituels. Se retrouver à 100 K/h, tandis qu’un feu passe au rouge à 200 mètres devant… aucun souci, ça passe ! Enfin, en général ! Je vous promets que j’ai vu ma vie défiler plus d’une fois ! Ceintures de sécurité inexistantes, compteur de vitesse obstrué par une image de Jésus… Bref, prendre un taxi c’est une aventure en soi.
Un proverbe dit que « si tu sais conduire à Mexico, tu sais conduire partout ! ». En même temps, l’état de la chaussée relève plus de la piste que de la route, quant à la signalisation, chacun en fait son interprétation. Je suis vraiment curieux de savoir à quoi ressemble l’épreuve du permis mexicain. Si c’est sur 100 points, au moins 50 doivent concerner l’usage du klaxon !
Mais Mexico, ce n’est pas que ça
Cette ville est un vrai paradoxe ! Au milieu du vacarme, de l’agitation et de la pollution, de vrais moments de grâce vous attendent. De temps à autres, vous découvrez une petite rue où trône un bâtiment centenaire, conservé dans son jus et vous renvoyant à une époque bien lointaine.
C’est aussi à Mexico que se trouve la maison de Frida Kahlo. Nous n’aurions manqué sa visite pour rien au monde ! Là encore, la douceur et la beauté des lieux vous emmènent dans un autre temps, loin du tohu bohu chaotique de l’ultra urbanisation. Nous y avons passé un moment magique !
Comme toujours, découvrir des œuvres que je n’ai vues jusqu’alors qu’au travers de livres a le don de me bouleverser. Savoir qu’elles ont été réalisées en ces lieux est d’autant plus impressionnant. S’imaginer Diego Rivera et Trotsky discuter dans le jardin tandis que Frida les accompagnait me remplit d’une émotion vraiment particulière. Découvrir son lit de souffrance, son atelier intact, ses corsets, son martyr… Un moment aussi passionnant qu’impressionnant. En ces lieux, on se sent privilégié. On a l’impression de toucher l’histoire du bout du doigt. J’adore !
Mexico, c’est aussi le château de Chapultapec et son immense parc. Là encore, ce parc vous transporte hors de la ville, hors du chaos ambiant. Nous en avons arpenté toutes les allées, elles aussi chargées d’histoire. Cortez y avait établi ses quartiers en évinçant le roi de l’époque. Il tomba aux mains de tous les européens venus conquérir le « nouveau continent ». Une belle leçon d’histoire, grâce à tous les panneaux qui le jalonnent et en expliquent le passé tourmenté.
Mexico, la ville qui ne laisse personne indifférent
Chaque personne qui visite cette ville en a sa propre perception. Il n’existe pas une Mexico City, mais bel et bien autant qu’il existe de sensibilités différentes. Chacun en retient ce qu’il veut, ce qu’il peut.
Pour notre part, nous avons eu droit à un concert au beau milieu des monuments historiques. Mais pas n’importe quel concert : des sexagénaires fans de vrais Rock’n Roll ! Depuis Deep Purple en passant par les Beatles, Joe Cocker, Creedence Clearwater Revival, Eric Clapton et toute la musique dont je suis fan. Plus d’une heure de concert aussi improbable qu’inattendu, comme cette ville !
Pour notre part, ce fut une des belles surprises du voyage. Nous n’en attendions rien, et pourtant, Mexico nous a beaucoup offert ! Il faut dire que nous avons eu la chance de rencontrer La personne qu’il fallait !
Mais ça, je vous le raconte dans « les rencontres » Vous verrez, nous avons réellement une bonne étoile qui nous suit !