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Une des constantes du voyage au long cours, c’est la découverte de nouvelles cultures, de nouveaux pans de l’histoire, de nouveaux points de vue, de nouvelles situations… On est sans cesse en train de côtoyer de nouvelles personnes, en train d’apprendre de leur histoire, de leur vie, de leur expérience… On est obligé de dépasser sa zone de confort pour aller vers l’autre.

En soit, pour quelqu’un comme moi, plutôt sur la réserve, c’est déjà passer un cap que d’intégrer et d’adopter ce mode de fonctionnement.

Mais il existe également un cap de temps. Pour en avoir parlé avec d’autres voyageurs, le cap des 6 mois représente une étape dans un voyage. On fait une sorte de petit bilan inconscient, on pense fort aux gens qu’on aime, on commence à sentir le manque. Et c’est d’autant plus vrai quand cette étape se présente au moment des fêtes de fin d’année !

On a fêté nos 6 mois sur la route

Ce n’est ni un exploit, ni un évènement, mais c’est un cap. Une étape à laquelle on se retourne et on pense au chemin parcouru. Mexique, Guatemala, Colombie, Pérou, Bolivie et maintenant Argentine. Des milliers de kilomètres arpentés durant cette période. Au 29 décembre, on a donc franchi ce seuil des 6 mois.

C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte d’une chose : je m’étais habitué à être surpris ou à découvrir de nouveaux lieux, de nouveaux trésors naturels. Est-ce que je n’étais pas en train de passer à côté quelque chose ? Est-ce que je continuais à vivre les choses suffisamment intensément pour qu’elles me laissent un souvenir net et impérissable ?
Je commençais à me sentir pris d’une sorte de doute.

Heureusement, depuis quelques mois, un compte à rebours s’était enclenché. Celui de la visite de mon petit frère et de sa chérie. Ils nous avaient annoncé au mois d’Août qu’ils allaient pouvoir nous rejoindre pour passer 2 semaines avec nous ! Dès lors, l’horloge s’était mise à tourner à l’envers jusqu’à leur venue.

Coïncidence ou hasard, il s’avère qu’ils ont décidé de débarquer en Argentine le 29 décembre… Pile le jour de nos 6 mois de voyage. Pile à ce moment où les questions commencent à jaillir, à s’entrechoquer. Rarement l’expression « le hasard fait bien les choses » avait eu autant de sens !

Un souffle d’air frais

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Voilà comment j’ai perçu leur arrivée. C’était une sorte de respiration intense, profonde, pleine d’air frais !
Se retrouver à plus de 10 000 kilomètres de la maison, c’est un pari un peu fou, surtout pour mon frère qui n’avait jusqu’alors pris l’avion qu’une fois… Et là, on se retrouvait dans un autre pays, sur autre continent, par-delà l’Atlantique, dans l’hémisphère opposé ! Incroyable !

Je parle de bouffée d’air frais, car quelque chose d’intéressant s’est passé : on a pu apprécier l’effet qu’une telle aventure provoquait sur eux. La découverte de nouvelles terres, d’une culture qui leur était totalement étrangère et l’impact que cela peut avoir sur une personne nous ont alors sauté aux yeux. On s’est mis à apprécier ingénument cet enthousiasme pour la moindre nouveauté, la moindre différence de culture. On s’est mis à voir tout ça à travers leurs yeux !

Et c’est là que quelque chose s’est produit. J’ai ressenti cette chance, la valeur de cette opportunité d’avoir pu arpenter autant de routes et découvrir autant de pays et de cultures. Ce « mini séisme » m’a permis de savourer ma chance.
Mon frère est très curieux de tout. Il tente de se faire comprendre en toutes situations. La barrière de la langue, même pas peur ! Il est de ces gens qui arrivent à ne sentir aucune gêne de ne pas parler comme il faut. Il cherche simplement à comprendre et se faire comprendre. Et il y arrive parfaitement ! Même s’il a lui-même percuté qu’il « parlait un peu comme Jane Birkin, mais en espagnol », selon ses propres mots !

Et c’est donc tous les 4 que nous avons passé ces 2 semaines fortes en émotions !

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2 semaines de pur bonheur !

Du réveillon du 1er de l’an dans un bar cubain, en passant par le mariage de ses amis franco-argentins venus renouveler leurs vœux devant la partie argentine de la famille, jusqu’à la pêche au sud de l’Amazonie, on a tout vécu à fond !

Bonne année !

Vous me croirez ou non, mais on est parti du bar cubain où on a passé la soirée du réveillon en embrassant tout le monde ! On était devenu les mascottes du lieu ! La bande de français venus s’amuser à la façon de ceux qui vivent là. C’était juste génial. On a pas mal bu, beaucoup dansé, et énormément parlé avec des gens de tous âges et de toutes origines. Un pur régal !

Vive les mariés !

Nous sommes ensuite partis goûter au fameux « asado argentin » dans la famille de Dario, le mari de Yannick. On a vécu un moment aussi succulent qu’atypique. Portés par le mouvement, nous avons découvert cette grande famille assez hippie, dont chaque membre nous a accueilli à bras ouverts. On s’est laissé porter dans cette ambiance si agréable et si simple. Pas de chichis, que des gens bien intentionnés et adorables. Là encore, 3 jours géniaux.

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Tous à la pêche !

C’est le frère de Dario, Jael, qui nous a ensuite emmenés à 500 kilomètres de là pour partir pêcher. Mon frère est un fou de pêche, depuis toujours. Il était sur le point de réaliser un de ses rêves : pêcher en Argentine ! Pour un puriste, cela fait partie des destinations de rêve, il faut le savoir.

Nous avons donc loué une voiture, direction la province de Santa Fé. C’est là que nous nous sommes levés aux aurores, tous ensemble, pour partir pêcher. Même Margot, qui n’avait jamais tenu une canne de sa vie s’est retrouvée à se prendre au jeu ! Vous auriez dû voir sa tête et son émotion quand elle a remonté son premier poisson ! Génial ! Et je ne vous parle même pas de sa réaction lorsqu’elle a attrapé son premier piranha ! C’est d’ailleurs Margot qui a attrapé le plus de poissons ce jour-là… La chance du débutant certainement !

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Pour compléter l’expérience, on a même mangé les plus belles prises sur une petite île du fleuve, en mode bivouac improvisé.

Succulent !

Notre guide, Chila, était un habitant de la région. Une personne très effacée selon Dario. En réalité, il nous a parlé de sa vie, de sa famille, on a beaucoup échangé avec lui. Là encore, ça ajouté quelque chose de très authentique à tout ça, pour notre plus grand plaisir et la plus grande surprise de Dario. Il a beaucoup parlé avec mon frère qui n’est jamais avare de discussion, même en « fragnol » ! Entre passionnés de pêche, il existe un langage extra-verbal.

Le lendemain nous sommes retournés pêcher en équipe réduite. Les filles avaient dû sentir l’orage et la tempête qui nous attendaient. Sacrée expérience que celle de vivre un orage tropical de l’intérieur… cachés sous des arbres ! Même si c’est un bon souvenir, c’était plutôt flippant de voir tomber la foudre aussi près !

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La famille, c’est sacré

Je dois reconnaître que cet épisode du voyage gardera à jamais une saveur particulière. A ce moment du voyage, voir son petit frère débarquer, c’est juste génial !

On n’a pas l’habitude d’être très démonstratif dans ma famille. Pudeur mal placée ou profond respect mutuel, je ne sais pas. Mais là, je suis super fier d’avoir partagé cette expérience avec mon frère. Sa chérie et lui sont arrivés pile au moment où il fallait. Et l’intensité des moments vécus nous a permis de redémarrer le voyage, rechargés à blocs, surtout sachant qu’il ne nous reste plus qu’un mois à profiter.

Mon frère était tellement curieux de tout et disposé à apprendre tout ce qu’il pouvait, qu’il m’a redonné cette envie d’avancer, d’apprendre moi aussi. Connectés comme on l’est tous les deux, toute sa faim de savoir et de tester tout ce qui se présentait m’a rapidement contaminé.
Le bonheur et l’enthousiasme sont contagieux, surtout quand ils sont transmis par la famille.

Pour tout ça, merci à vous 2 d’être arrivés pile quand il le fallait. Merci Kiki d’avoir vécu le truc aussi à fond, sans vouloir en perdre ne serait-ce qu’une miette. Merci de m’avoir refilé cette pêche et cette motivation. Même si j’adore ce qu’on vit, je dois avouer que j’ai maintenant hâte de retrouver tout le monde. Quoi qu’il en soit, ton appétit et ton envie de tout faire et découvrir m’ont ouvert les yeux sur ma condition à ce moment-là. C’était génial de partager tout ça et de découvrir tout ça au travers de ton regard aussi candide et aussi volontaire. On a passé des caps !!!

Merci d’avoir traversé un océan pour venir nous voir !

On vous aime très fort à tous les deux. Merci les kikis !