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Une rhapsodie est une suite de poésies contées en musique. Ce qu’on a vécu en Bolivie était loin d’être poétique.

Même si le désert d’Uyuni nous a collé une claque monumentale, je dois avouer que j’ai été surpris par ce pays. Et pas forcément dans le bon sens…

Après le Pérou et tout ce qu’on y a vécu, la Bolivie s’est avérée être un peu fade, assez vide de culture et d’identité. Comme dans de nombreux endroits, le consumérisme s’est emparé de l’ambiance. L’identité indigène s’en est trouvée très affectée, la diluant dans une ambiance bien loin de ce que je pouvais attendre.

La timidité bolivienne

On nous avait avertis de la timidité des boliviens. En réalité, plus que sur de la timidité, nous avons buté sur des gens très fermés.

J’imaginais que nous aurions affaire avec des gens proches de ceux que nous avions rencontrés au Pérou. Des gens fiers de leur pays, mais complètement ouverts, prêts à accueillir et à partager. Eh bien non ! L’individualisme y est bien plus de mise que dans de nombreux endroits.

Ce qui passe pour de la timidité pour ceux qui ne parlent pas forcément très bien espagnol, c’est en réalité une grosse dose de « je-m’en-foutisme ». L’ouverture d’esprit n’est pas légion, et rares ont été les occasions de pouvoir échanger ouvertement et facilement.

Les boliviens sont vissés sur leurs portables, devant Youtube, ou Facebook, et je vous garantis que ce n’est pas évident de les faire décrocher ! Nous avons passé un mois dans le pays, et ce constat s’est avéré de plus en plus vrai au fil du séjour. Vu que nous sommes arrivés dans la capitale, nous pensions que c’était relatif à la ville en elle-même. Mais non ! Même dans des villes bien plus petites, tout le monde passe son temps sur son téléphone. Au mieux, ils discutent à 2 ou 3, mais l’écran n’est jamais loin…

L’impression que ce pays et sa population nous ont laissée s’avère être très bizarre. Tous les contacts les plus chaleureux que nous avons eu venaient d’échanges avec des étrangers. Péruviens, vénézuéliens, argentins… Difficile de passer du bon temps avec des boliviens natifs. Et contrairement à ce que l’on nous avait dit au sujet de leur timidité, je persiste à dire que ce n’en est pas. C’est bel et bien un replie individualiste. Et croyez-moi quand je vous dis que ça m’a fait mal. J’avais beaucoup d’idées préconçues sur ce pays, toutes positives. Un peu trop peut-être…

Des paysages d’un autre monde

Ce qui secoue n’importe qui en Bolivie, ce sont les paysages. L’altiplano andin et ses reliefs incroyables offrent un spectacle incomparable. Il est même parfois de se dire que l’on est à plus de 4000 m d’altitude.
La couleur des roches, les reliefs incroyables qui apparaissent soudain de nulle part, les parties désertiques paraissant à de vrais décors de film… Tout ça laisse une impression incroyable à chaque trajet, chaque sortie. Quand on aime un peu la géologie et qu’on s’intéresse à la tectonique des plaques, on découvre des traces de cette activité géologique, disséminées un peu partout. Des roches pliées, tordues, façonnées par des forces incroyables, apparaissent ça et là, laissant entrevoir ou imaginer l’intensité des phénomènes qui ont modelé tout ça. C’est sublime, parfois même effrayant que d’arriver à se représenter cette intensité.

Les montagnes sont folles et les contrastes sont réellement saisissants. On passe d’une zone verte à une zone totalement pelée, faite de rochers grands comme 10 maisons ! Les sommets enneigés s’enchaînent, tous à plus de 5 ou 6000 mètres. C’est vertigineux.

Un des sites qui m’a beaucoup marqué, c’est la vallée des dinosaures vers Sucre. On peut y admirer la plus grande concentration de traces de pas de dinosaures. Plus de 22 000 empreintes ont été comptées et recensées, sur près de 400 trajectoires distinctes. C’est très drôle de se dire que 60 millions d’années en arrière, de gigantesques bestiaux laissaient leurs traces pour la postérité, façon Hollywood Boulevard !

La nature n’est pas respectée comme elle le devrait

Concernant la nature, malheureusement, comme dans beaucoup de pays que nous avons traversés, elle n’est pas souvent respectée comme elle le mérite… On trouve des décharges sauvages au milieu de nulle part, de nombreux endroits plains de déchets. Il n’est pas rare de croiser des gens qui jettent leur emballage par terre, sans plus de considération ni de préoccupation. J’ai été choqué de voir ça au bord du lac Titicaca (on ne rigole pas 😊). On finit sa boisson, et on jette le gobelet à l’eau. C’est typiquement le truc qui me rend furieux. Mais tout le monde le fait… On ramasse ce qu’on peut, on le met à la poubelle, mais on ne va gueuler sur personne. Ils ne comprendraient pas.

Un gros travail d’éducation environnementale devrait être entrepris, comme dans beaucoup d’endroits. Mais on sent qu’on part de loin. La consommation massive est arrivée d’un coup. Difficile de faire saisir le danger qu’elle représente, à tous les niveaux.

Pareil pour les véhicules. On ne connait pas le contrôle technique. Les voitures et les camions fument dans tous les sens. L’ambiance est parfois difficile à respirer. On a beau être en montagne, où l’air est censé être plus pur, on sent la pollution omniprésente. C’est aussi triste que compliqué je trouve.

Mais bon, c’est facile de faire la morale et de critiquer. Je ne suis pas dans leurs baskets. J’ai beau avoir conscience des enjeux, mon train de vie d’occidental met également l’environnement en danger. Rares sont les personnes suffisamment vertueuses pour faire entendre ce genre de choses en toute légitimité.

Un bilan très mitigé

De tous les pays où nous sommes passés, c’est certainement la Bolivie qui me donne le plus de fil à retordre du point de vue des impressions…
J’ai adoré ses paysages, son immensité, ses couleurs et la pureté de lieux sauvages, mais j’ai été dérangé par cet individualisme ambiant et ce manque de respect à l’égard de la nature. La Bolivie est une pépite brute.

Pour ma part, je vous conseillerai d’y aller pour ses paysages. Dans aucun autre endroit j’avais vu des montagne aussi immenses et imposantes se dresser d’un coup devant moi. Jamais je n’avais flirté avec les 5000 m et la pureté de l’atmosphère qu’on trouve à cette altitude. J’avais rarement pu admirer des nuits étoilées d’une telle brillance et d’une telle densité d’étoiles (même si le ciel ne ressemble pas à celui qu’on voit en Europe).

Pour ce qui est des villes et des gens, peut-être aurez-vous plus de chance que nous. Mais à mon avis, n’en espérez rien, laissez-vous surprendre.

En clair, si vous aimez la nature et les grands espaces, foncez, vous en prendrez plein les yeux !

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